«Quand nous montrons notre respect aux autres êtres vivants, ils nous répondent avec respect.» –Arapaho
Avis aux lecteurs de Stephen King, ce livre risque de vous plaire ! Entre suspense et horreur, Stephen Graham Jones nous raconte l’itinéraire d’une bande de quatre copains améridiens qui vont commettre un acte interdit : chasser le caribou dans un endroit où ils ne doivent pas se rendre.
Banale scène de braconnage mais ce qui l’est moins, c’est que les quatre amis vont être chacun à leur tour poursuivi par le fantôme d’une jeune femelle caribou, morte ce jour là avec le petit qu’elle portait.
Un bon indien est un indien mort est l’histoire de quatre jeunes amérindiens un peu paumés, ne sachant pas très bien où se trouve leur avenir : faut-il quitter la réserve pour vivre sa vie ou faut-il rester pour vivre au plus près de sa culture ? Comment se forger un avenir et arrêter d’être un citoyen de seconde zone ? Autant de questions qui taraudent la communauté amérindienne des Etats-Unis et plus largement tous ceux qui ne sont pas des WASP*.
Malgré cette peinture sombre de la vie des Améridiens, l’espoir est là, incarné par la fille de l’un d’entre-eux, joueuse vedette de son équipe de basket, promise à un avenir moins sombre et surtout mieux intégrée dans son environnement social et culturel.
Stephen Graham Jones peint un monde que nous connaissons peu en Europe (mais est-il plus connu aux Etats-unis ?). La culture et la population amérindienne sont aujourd’hui en expansion. Les Amérindiens rachètent des terres, refont vivre leurs langues, retrouvent des recettes traditionnelles et surtout sont en pointe dans les combats écologiques (ce qui n’est pas surprenant pour une population dont la culture ancestrale est très proche de la nature) et quoi qu’on en dite les Indiens ne sont pas morts.
*White Anglo-Saxon Protestant
Edtions Rivages/Noir – 2022 – 346 pages