« Personne n’est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant , qu’un homme inquiet pour sa virilité » – Simone de Beauvoir
Après des études de lettre et un séjour à Paris, Daniel intègre le cabinet d’un courtier en valeurs mobilières, se fait larguer par sa compagne, part noyer son chagrin à Miami où on lui propose de s’associer à un projet d’hôtellerie et surtout il découvre Putain, le livre de Nelly Arcan qui devient son livre de chevet.
Mais une lecture mal digérée engendre des contresens et Daniel va sombrer dans tous les excès : drogue, alcool, sexe avant la rédemption. Ses rapports avec les femmes se résument à des rapports de domination, de consommation plus ou moins brutale, ses partenaires étant plus objets que sujets d’autant que dans son panthéon littéraire le marquis de Sade figure aux côtés de Nelly Arcan.
« … les femmes… sont des poupées qui jouissent lorsqu’on veut qu’elles jouissent… »
Suicide d’une masculinité toxique dissèque les rapports homme/femme à travers le regard d’un homme dont l’enfance a été salie et dont il paie les conséquences dans sa vie d’homme. Et c’est là que le bât blesse : expliquer un type de comportement d’un point de vue psychologique est très intéressant mais l’auteur se perd et nous perd dans de trop longues digressions psychanalytiques ou philosophiques. Il semble parfois hésiter entre le roman et l’essai ce qui rend le récit un peu bancal.
Mais Suicide d’une masculinité toxique m’a fait découvrir Nelly Arcan, une autrice passée comme une météorite dans le paysage littéraire et dont la réflexion sur la condition des femmes (prostituées ou pas) mérite d’être connue.
Editions Des auteurs et des livres – 2023 – 332 pages