« Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l’éducation » – Confucius
Dans un futur plus ou moins lointain, plusieurs pays d’Afrique se sont fédérés pour former le Katiopa. Cet espace au coeur du continent africain a atteint la pleine maîtrise de son destin ainsi que la prospérité, il est même à la pointe du progrès technique. Les us et coutumes du continent sont mis en valeur et font partie du patrimoine culturel national supplantant la culture de l’ancienne puissance coloniale.
Les Fulasi (Français) qui ont autrefois colonisé le pays, ont connu de grandes difficultés en Europe se sentant submergés par les migrants. Ils se sont tout naturellement tournés vers des pays avec lesquels ils avaient des liens et y ont pendant un certain temps vécu très agréablement, dépositaires de ce qui était alors la culture dominante.
Au fur et à mesure du développement du continent, leur influence a diminué et la culture autochtone s’est imposée. Les Fulasi se sont alors recroquevillés sur eux-mêmes, tentant de sauvegarder envers et contre tout leur culture devenue tellement marginale qu’elle est devenue un sujet d’étude universitaire.
C’est Boya « la rouge » qui s’intéresse à eux et lorsqu’elle rencontre le Président de l’Alliance du Katiopa, elle essaie de le convaincre d’intégrer cette population au sein du Katiopa unifié, notamment les jeunes générations, nées au Katiopa qui n’ont plus aucun lien avec leur pays d’origine.
Des forces obscures se mettront en travers de leur route. Les forces du Bien gagneront-elles la partie ?
Rouge Impératrice nous tend un miroir. Très intelligemment, Léonora Miano nous permet de nous mettre à la place de l’Autre, le migrant, l’immigré. Nous pouvons ainsi ressentir ce qu’il ressent, comprendre certaines de ses réactions et nous donne des pistes sur les conséquences néfastes de la stigmatisation alors que les voies de l’intégration nous enrichissent.
Rouge Impératrice, un roman d’anticipation qui nous montre une Afrique moderne et prospère. Et s’il était prémonitoire…
/Vidéo Rouge Impératrice de L. MIANO
Editions Pocket – 2020 – 638 pages