« L’adoption est une marque indélébile, semblable à un tatouage que l’on garde ancré dans notre peau, comme une partie de nous-mêmes » – Leo Nardecchia
L’adoption, ce n’est pas juste offrir un foyer à un enfant. C’est l’aboutissement d’un long cheminement, d’une sorte de quête du Graal. L’adoption, c’est un désir d’enfant que la nature ne peut pas combler, c’est aussi et surtout un parcours du combattant, une longue attente.
Pendant que le couple attend, l’enfant qui n’existe que dans leur imagination est paré de toutes les vertus, il portera toutes leurs attentes. Mais l’adoption c’est surtout une rencontre entre des inconnus qui vont devoir apprendre à se connaître et à s’apprivoiser : ça passe ou ça casse.
Les garçons russes ne pleurent jamais est l’histoire de Sacha, Juliette et Antoine. Un couple de cadres à hauts revenus qui, ne pouvant pas avoir d’enfant biologique, adopte un enfant en Russie. Sacha n’a passé que quelques mois dans cet orphelinat près d’Astrakhan, mais le dénuement est tel dans cet endroit qu’il sera marqué à vie par ses premiers mois de vie. Lorsque le livre commence, Sacha est adolescent,, ce moment à haut risque pour tous les enfants, le moment où l’on cherche les limites pour grandir et devenir un adulte mais Sacha flirte dangereusement avec la ligne rouge.
Tentant le tout pour le tout, Juliette et Antoine entreprennent un retour aux sources et emmènent leur fils à l’endroit où ils l’on connu : l’orphelinat.
Le couple de d’Antoine et Juliette survivra-t-il à ce voyage, à la vie infernale que leur fait mener Sacha entre absentéisme scolaire, sorties nocturnes non autorisées et deal de drogue ? Tout ce qu’ils ont construit autour de cet enfant va-t-il s’effondrer parce qu’ils se sont perdus de vue, trop occupés à veiller sur leur rejeton ?
Les garçons russes ne pleurent jamais n’est pas un conte de fée sur l’adoption et l’amour filial mais un décryptage des difficultés, qui sans être systématiques, surviennent parfois dans cette délicate alchimie qui doit survenir entre adoptants et adopté. Les garçons russes ne pleurent jamais décrit avec réalisme tout à tour leur joie d’être parents, leur désarroi et leur colère, leur impuissance devant un être qui, malgré toute l’attention et l’amour qu’ils lui portent se sent incomplet, pas à sa place et finalement pas à la hauteur.
Les garçons russes ne pleurent jamais est un livre vrai sur l’adoption.
Most Editions – 2023 – 182 pages (Edition numérique)