« Le monde est plein de pauvres qui comprennent que l’amour et l’amitié comptent plus que la richesse. » – Ken Follett
Pour Thad et Aiden, ça partait mal. Aiden a vu son père tuer sa mère et se suicider ensuite. Thad vit relégué dans une caravane tout près de la maison où vit sa mère qui ne l’aime pas. et son beau-père qui la cogne.
Ces deux gamins fracassés par la vie se rencontrent, ils vont devenir tout l’un pour l’autre, presque frères. Le déterminisme social de ce coin perdu des Appalaches fera qu’adulte l’un, Thad, va s’engager dans l’armée et partira pour l’Afghanistan, l’autre, Aiden, vivotera en attendant le retour du premier et ensemble ils feront pour vivre des petits boulots et un peu de trafic de drogue parce que c’est tout ce qu’il y a à faire dans ce coin perdu des Appalaches. Leur dealer se tue accidentellement et ils se retrouvent en possession d’une grosse somme d’argent : chance ou malédiction ?
Ces deux « petits blancs » pauvres sauront-ils saisir cette opportunité et recommencer une nouvelle vie ailleurs ou vont-ils se laisser engluer dans leur présent sans avenir ? Le Poids du monde est une chronique de la vie ordinaire dans cette région rurale, pauvre et magnifique qui est aussi celle de J.D Vance, le vice-président américain.
Pour comprendre le sentiment de déclassement et parfois de revanche qui anime les Appalachiens et d’une certaine façon l’Amérique rurale que nous ne connaissons pas ou peu, le Poids du monde est une excellente source. La plume de David Joy sait rendre les personnages vivants et attachants quoi qu’ils fassent (et ce n’est pas toujours joli joli), on garde de l’empathie pour les deux comparses. Le Poids du monde c’est les Etats-Unis tels qu’ils sont vraiment.
Editions 10-18 – 309 pages – 2019