« La guerre, c’est la routine. L’humanité, pour l’instant, n’a jamais connu la paix ; seulement des entre-deux-guerres. » – Voltaire
Qui est Belleface, ce vieux soldat respecté et aimé de tous affectueusement surnommé « le Vieux » ? Quel est son vrai nom, que fait-il à cinquante ans passés, posté à ce check point près de Tyr au Liban ? Autant de questions que se pose Favrier, jeune soldat français engagé volontaire dans une guerre qui, a priori, n’est pas la sienne.
Ces deux hommes qui ne semblent pas à leur place vont se découvrir, s’apprécier et se lier. Favrier est l’enfant qu’aurait pu avoir Belleface si la vie en avait décidé autrement. Nous sommes en 1985, c’est la guerre au Liban, Belleface qui a perdu tous ceux qu’il aimait va connaître à nouveau la peur de perdre une personne à laquelle il tient.
« Il percevait entre le jeune homme et lui de nombreux sujets de connivence, parfois même une réelle complicité »
Comme le titre ne l’indique pas, Le métier de mourir n’est pas un livre sur la guerre mais sur ses conséquences et sur les hommes qui la font. La fraternité, la solidarité des combattants entre eux, là est le vrai sujet du roman de Jean-René Van der Plaetsen. Le métier de mourir nous éclaire sue les motivations des hommes qui s’engagent et elles sont multiples : poursuite d’un idéal, volonté d’oublier son passé, peur de l’avenir ou tout cela à la fois.
Jean-René Van der Plaetsen a situé l’action de son livre au Liban mais elle pourrait se situer partout où il y a une guerre. Il est probable que dans nos guerres contemporaines en Ukraine, en Syrie ou au Yemen il y ait d’autres Belleface et d’autres Favrier soudés pour faire face à l’adversité et à la peur de mourir.
Le métier de mourir est un beau roman sur ce qui peut émerger de magnifique et de noble d’une chose épouvantable : la guerre.
Editions Folio – 2021 – 248 pages