« La guerre, certains la décident et d’autres la subissent » – Taha-Hassine Ferhat – Auteur
Vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un général et un prêtre italiens se rendent en Albanie pour exhumer et rapatrier les ossements de leurs soldats morts.
Il y a deux missions en une, la première rapatrier les restes des soldats et une seconde, rapatrier plus particulièrement ceux du colonel Z, officier adulé par son influente mère et sa veuve. Ismaël Kadaré entraîne son lecteur dans un road-trip macabre.
Au fil du temps le général va se transformer. D’abord sûr de lui et de sa supériorité culturelle, il va finir par être hanté par tous ces corps retrouvés et déterrés à coups de pelle et de pioche. Le prêtre est lui beaucoup plus mesuré. Il parle la langue locale, peut communiquer avec les ouvriers albanais charger de déterrer et d’empaqueter les corps, surtout il n’éprouve pas pour les Albanais le dédain du général.
Le général et le prêtre n’ont pas de nom, ils représentent une fonction plus qu’une personne, ce qui fait du Général de l’armée morte une histoire qui concerne toutes les armées du monde face au sacrifice de leurs soldats une fois la paix revenue.
Le Général de l’armée morte fait écho aux conflits en cours aujourd’hui, notamment au conflit ukrainien (mais pas seulement).
Editions Albin Michel – 286 pages – 1983 (Disponible également aux Editions du Livre de Poche)