« Que faire dans son enfance sinon contracter la mauvaise habitude de vivre ? » – Normand Rousseau – Ecrivain québécois
C’est le retour au pays natal pour Youssef. Voilà bien longtemps qu’il n’est pas revenu à Salé, sa ville natale, là où tout a commencé et là où s’est achevée la vie de Malika sa mère. C’est pour cela qu’il revient, pour vendre la maison, la maison de son enfance.
C’est l’occasion pour le narrateur de se remémorer les moments joyeux et surtout les moments douloureux de son enfance et de son adolescence. Vingt-cinq années ont passé et force est de constater que rien n’a changé, qu’être homosexuel au Maroc est toujours tabou, que c’est être considéré comme moins que rien. C’est se rendre compte avec effroi que les enfants sont toujours les proies faciles des pédophiles. Ce retour c’est aussi pour Youssef le moment des règlements de compte avec ses soeurs qu’il aime et déteste à la fois, le moment de se souvenir de Najib, son ami d’enfance dont le destin est moins enviable que le sien.
Le Bastion des Larmes est un très beau roman sur la difficulté d’être soi-même quand tout vous hurle que vous n’êtes pas digne d’être aimé.
Le Bastion des Larmes vivent d’obtenir le prix Décembre 2024.
Editions Julliard – 2024 – 224 pages
Autre livre d’Abdellah Taïa : https://www.bookaholic.paris/celui-qui-est-digne-detre-aime-dabdellah-taia/