La résistance est le péché de l’intelligence – Sören Kierkegaard
Camp de Westhofen, Allemagne, années 30. Sept prisonniers se sont enfuis. Six sont repris très vite, Georg le septième, ouvrier et communiste est celui qui manque à l’appel, le cauchemar du commandant de Westhofen.
Comment survivre lorsqu’on est recherche par tout ce qui porte un uniforme de l’Allemagne nazie et que tout citoyen est un délateur en puissance dans un pays où chacun se méfie de son voisin voire de son conjoint. Comment survivre lorsque la peur paralyse chaque habitant, lorsque le pouvoir des SA* et des SS* n’a pas de limite, lorsque chacun est terrorisé.
La Septième croix nous apprend que, malgré tout, il existe une résistance, une sorte de fraternité entre certains hommes au péril de leur vie. Surtout la Septième croix fait le récit d’une autre Allemagne, celle qui a tenté de résister et dont on parle peu tant l’intensité de l’horreur nazie a pris, à juste titre, toute la place dans nos esprits et pour longtemps. La résistance de ces hommes est pour eux capitale pour ne pas renier ce qu’ils ont été, ce qu’ils espèrent être encore : des camarades, des hommes solidaires en lutte contre l’oppression patronale d’abord, politique ensuite. Un roman qui nous aide à ne pas désespérer de notre prochain.
La Septième croix a été rédigé en France et publié en 1942, au Etats-Unis, pays qu’Anna Seghers a réussi à atteindre après avoir fui l’Allemagne où elle était en danger en tant que communiste et juive.
Editions Métailié – 2020 – 440 pages
*SS : Abréviation de Schultzstaffel – Organisation paramilitaire et policière fondée en 1925 dans le but de protéger Adolf Hitler
*SA : Abréviation de Sturmabeilung – Formation paramilitaire fondée en 1921 par Adolf Hitler