« Le vote blanc est une manifestation d’aveuglement… ou de lucidité »
Les résultats des élections tombent, dans la capitale 83 % des électeurs ont voté blanc. Le gouvernement, les partis politiques sont pris de court devant cet événement historique. Le gouvernement quitte les lieux et ferme la ville derrière lui. Un commissaire de police est chargé de trouver l’origine de cet acte considéré comme hautement subversif et pourtant totalement légal.
José Saramago nous tend un miroir car La lucidité bien que traitant d’élections municipales et publié en 2004 résonne étrangement à l’orée de nos élections présidentielles. Impression accentuée par le fait que le pays où se déroule l’histoire n’étant pas nommé, il est d’autant plus facile de s’identifier.
Dans quelle catégorie classer ce roman : anticipation, politique ou un peu tout cela à la fois ? Peu importe le roman est jubilatoire, émaillé des considérations de l’auteur à son lecteur bien que le propos soit sur le fond très sérieux.
Il ne faut pas se laisser impressionner par le style de l’auteur. Saramago n’utilise que le point et la virgule et peu le retour à la ligne. Le texte est visuellement très dense mais une fois l’oeil habitué, la lecture est aisée.
La vision peu amène que donne José Saramago des politiciens risque de ne pas aider à la mobilisation du corps électoral ou au contraire l’incitera à mettre un bulletin « utile » dans l’urne. Qui sait ?
Editions Point – 2007 – 369 pages