Le pire est toujours sûr
Lorsqu’on a été obligé de se cacher pendant des mois dans un espace minuscule , est-il possible de retourner à sa vie d’avant après avoir été libéré ?
C’est la question que pose La cache de Christophe Boltanski, fils du socioloque Luc Boltanski et neveu du plasticien Christian Boltanski, décédé récemment. Etienne, le grand-père a dû se cacher plusieurs mois dans un réduit au sein de son appartement pour échapper à la déportation, sa conversion au catholicisme ancienne et sincère n’ayant rien changé à l’affaire.
« Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes » – Christophe Boltanski
Après la libération, la peur ne l’a pas lâché, contaminant la famille entière. Le seul espace sûr était le cocon familial, obligeant ses membres à vivre quasiment en marge, ne se déplaçant qu’en voiture tant que c’était possible. L’Autre était resté un danger potentiel.
Christophe Boltanski emmène son lecteur à la découverte de cet appartement sanctuaire, lui faisant visiter cet espace pièce après pièce pour enfin arriver à la cache.
La cache, un roman sur l’enfermement et le repli sur soi mais dont la vie est loin d’être absente.
Folio – 2015 – 329 pages