« En broderie, comme dans la vie, on avance d’un pas tranquille vers un accomplissement. » – Anonyme
Winchester, Grande-Bretagne, en 1932. Violet a 38 ans, elle est célibataire, « vieille fille » comme on disait à l’époque. Son fiancé est mort pendant la guerre de 14, cette guerre responsable d’une grand saignée dans la population masculine et a eu, entre autres conséquences, les femmes « excédentaires », en trop puisque ni épouses ni mères, même si pour certains hommes, elles restent des proies.
Je n’avais jamais lu de livre de Tracy Chevalier, j’ai enfin comblé cette lacune avec la Brodeuse de Winchester. Tracy Chevalier sait dépeindre avec beaucoup d’exactitude la vie des gens simples et l’esprit du temps. Violet, son héroïne se rebellera pour avoir une vie même au prix du regard inquisiteur de ses contemporains. Même si elle n’est pas une passionaria, même si elle se tourne vers une activité des plus féminines pour sortir de l’ennui, elle fait preuve malgré ses appréhensions d’une certaine force de caractère et de courage notables pour l’époque.
A travers la Brodeuse de Winchester, nous pouvons mesurer le chemin parcouru par les femmes depuis les années Trente pour avoir le droit d’exister par elles-mêmes et la route est encore longue. Même si la guerre a sacrifié beaucoup d’hommes, il en reste quelques-uns et le monde très féminin des brodeuses de la cathédrales de Winchester va croiser le monde très masculin des sonneurs de cloche.
Ce roman est une très jolie découverte et Tracy Chevalier une autrice à suivre.
Editions de la Table Ronde – 2020 – 345 pages