Conte persan sans prince charmant
Kimiâ, jeune femme d’origine iranienne, attend son tour dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, service procréation assistée.
L’attente est longue et permet à Kimiâ de se remémorer, et par là même nous raconter, son histoire et celle de sa famille.
Partie d’Iran à l’âge de 11 ans, Kimiâ est issue d’une famille d’opposants au Shah d’abord, puis de l’Ayatollah Khomeiny ensuite. Khimiâ nous contera d’abord l’extraordinaire histoire de la famille de son père, descendant d’une sorte de seigneur féodal de Mazandaran au nord de l’Iran. Son père, personnage tout à la fois charismatique et haut en couleurs, pétri de culture occidentale, affrontera les pouvoirs qui se succèderont dans son pays jusqu’à l’exil en France.
Pendant ces années troubles, Kimiâ et ses deux sœurs vivront une enfance heureuse et choyée jusqu’à l’adolescence et surtout jusqu’à l’Evénement. Pour Kimiâ, coincée entre culture orientale et préjugés occidentaux, la découverte de son homosexualité sera une difficulté de plus.
Entre conte oriental peuplé de Djinns, prédictions lues dans le marc de café et récit autobiographique, l’auteur nous fait vivre pêle-mêle l’Iran des années 70, les affres de la procréation assistée, la difficulté d’être homosexuelle et la vie des réfugiés politiques.
Ce récit fait écho au monde d’aujourd’hui et nous permet de toucher du doigt ce que peuvent ressentir ceux que nous appelons aujourd’hui les migrants ainsi que les jeunes femmes homosexuelles désireuses d’être mère.
Editions Liana Levi – 2018 – 348 pages