Confession d’un masque de Yukio Mishima

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« Pour être vraiment libre, il faut aimer qui l’on veut, sans avoir peur du regard des autres » Virginie Despentes

Comment vivre sereinement la découverte de son homosexualité lorsqu’on est un adolescent au Japon au milieu des années 40 ? On ne peut pas ! Le Japon des années de guerre est un pays traditionaliste et la famille du jeune narrateur, issue du côté maternel d’une famille de samouraï, l’est plus encore.

Alors le jeune Kochan va devoir vivre ses premiers émois entre trouble et inquiétude et ne jamais avouer à quiconque (à peine à lui-même) son attirance pour un camarade de lycée. Confession d’un masque est l’histoire de nombreux homosexuels de l’époque et des années qui vont suivre bien que l’homosexualité soit dépénalisée au Japon depuis 1880 (en France, ce sera en 1982, un siècle plus tard). Le poids de la tradition est tellement fort au Japon qu’une loi d’interdiction est inutile.

Livre à forte teneur autobiographique, Confession d’un masque est un livre sur l’éveil des sens, la découverte de la sensualité et la fascination de Mishima pour la mort, le narrateur évoquant fréquemment le suicide. Une envie d’en finir causée par l’impossibilité de se conformer à ce qu’attend de lui la société comme pour beaucoup de jeunes homosexuels aujourd’hui. Mais Mishima évoque aussi la dimension profondément érotique de la mort, il se suicidera en 1970 en compagnie de son amant.

Editions Folio – 2018 – 247 pages

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