Artana ! Artana ! de Didier Daeninckx

Enfant de banlieue, on grandit dans la peur, celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve (Abd Al Malik)

Une banlieue comme il en existe beaucoup, située dans ce qu’on l’on appelait jadis la ceinture rouge.

Cinquante ans plus tard, ces villes ouvrières ont perdu leur classe moyenne. Le théâtre et plus largement la culture, tout ce qui permet aux individus de sortir de leur quotidien et également d’une certaine médiocrité, n’existe plus ou presque. Pour garder le pouvoir, certains maires ont fait alliance avec le pire. Dans ce court récit, Didier Daeninckx décrit crûment ce que sont devenues certaines villes aisément reconnaissables (comme Saint-Denis, Aubervilliers, Bagnolet…), la liste n’est pas exhaustive.

… Je mets plusieurs minutes à prendre conscience de ce qui a changé plus profondément encore que le décor : le délabrement des corps.

Artana ! Artana ! Didier Daenincks
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Idiss de Robert Badinter

Du Yiddishland à la Ville Lumière

Fuyant avec sa fille (ses fils et son mari sont partis avant elle), la Russie antisémite et la pauvreté, Idiss, la grand-mère de Robert Badinter arrive en France dans l’espoir d’un monde meilleur et d’une nouvelle vie.

Portés comme tant d’autres émigrés russes (juifs ou pas) par les valeurs de la République
Française, Idiss, ses enfants et ses petits-enfants auront jusqu’au bout foi dans les valeurs écrites au fronton des mairies : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Nuit d’Edgar Hilsenrath

Marche ou crève

Seconde guerre mondiale, à Prokov en Ukraine, il y a le ghetto. La vie dans le ghetto, racontée par Ranek, l’un de ses habitants : la faim, la crasse, la maladie, la prostitution, la ruse, l’homme y est littéralement réduit à l’état de bête.

Chacun regarde mourir son voisin dans une profonde indifférence car l’heure n’est plus à la compassion. Il faut survivre, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous, pour ceux qui y croient encore. Malgré tout, de temps à autre, une étincelle d’humanité surgit car l’Homme s’il est capable du pire est aussi parfois capable du meilleur.

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Dans le nuit de Bicêtre de Marie Didier

Quand l’hôpital est une prison

Pour les femmes il y avait la Salpêtrière, pour les hommes c’était Bicêtre.

A l’aube des bouleversements de la Révolution française, Jean-Baptiste Pussin, ancien « pensionnaire » de Bicêtre va, le premier, considérer ceux que l’on nommait les aliénés, comme des êtres sensibles et en souffrance. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour donner aux aliénés des conditions de vie décente dans ce lieu qui ressemble plus à l’Enfer qu’à un établissement de soins. A Bicêtre, on trouve aussi des enfants, estropiés, malades, atteints de paralysie et surtout abandonnés, livrés à eux-mêmes. Jean-Baptiste Pussin s’efforcera de leur apporter réconfort et instruction.

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Le bal des folles de Victoria Mas

Nous sommes en 1885 à Paris, elles s’appellent Eugénie, Louise ou Thérèse. Elles n’ont rien en commun à part le fait d’être femme et de ne pas être conformes à ce que l’on attend d’elles.

Elles seront donc enfermées à la Salpêtrière* dans le service du très célèbre professeur Charcot. Chaque année, pour la mi-carême, elles seront exhibées lors du « bal des folles » auquel se presse la bonne société parisienne.

« Entre l’asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes » 

Le Bal des Folles – Victoria Mas
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Comme des rats morts de Benedek Totth

Quatre ados dans le vent

Ils sont quatre copains : Greg, le meneur et les autres : la Bouée, Danny et le narrateur. Lycéens, sportifs, plutôt « middle class », leurs centres d’intérêt : les filles bien sûr, la natation mais aussi les cachets bizarres, la beuh et les nouvelles expériences.

Après avoir tout essayé, comment faire monter l’adrénaline, se sentir exister ? C’est là que tout bascule jusqu’au point de non-retour. Comme des rats morts, c’est l’histoire de quatre ados livrés à eux-mêmes et en quête de sensations fortes, auxquels personne n’a fixé de limites.

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Désorientale de Négar Djavadi

Conte persan sans prince charmant

Kimiâ, jeune femme d’origine iranienne, attend son tour dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, service procréation assistée.

L’attente est longue et permet à Kimiâ de se remémorer, et par là même nous raconter, son histoire et celle de sa famille.

Partie d’Iran à l’âge de 11 ans, Kimiâ est issue d’une famille d’opposants au Shah d’abord, puis de l’Ayatollah Khomeiny ensuite. Khimiâ nous contera d’abord l’extraordinaire histoire de la famille de son père, descendant d’une sorte de seigneur féodal de Mazandaran au nord de l’Iran. Son père, personnage tout à la fois charismatique et haut en couleurs, pétri de culture occidentale, affrontera les pouvoirs qui se succèderont dans son pays jusqu’à l’exil en France.

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LE PETIT COIFFEUR (Théâtre Rive Gauche)

L’auteur, Philippe Daguerre, ouvre une page d’histoire, celle de la libération ; une page humanisée par les déboires d’émouvants personnages liés par un salon de coiffure.

Avec des décors réalistes, nous sommes bien amenés dans l’atmosphère de l’époque, égayée par des danses.

Une belle histoire d’amour est mise à l’épreuve des errements de la période. Cela commence comme une romance poétique, mais les jugements à l’emporte-pièce et les fausses certitudes vont bouleverser la donne.

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La Porte de Magda Szabo

A double tour

Madga est écrivaine, c’est une intellectuelle. Emerence est sa femme de ménage, elle n’a pas d’instruction. La première a perdu ses parents, la seconde n’a quasiment plus de famille. Tout les sépare pourtant des liens complexes vont les attacher l’une à l’autre.

Emerence va peu à peu régenter la maison, n’en faire qu’à sa tête comme aucune autre domestique n’oserait le faire. Mais Emerence est bien plus que cela, c’est l’une des grandes figures du quartier, un être bourru mais non dépourvu d’une certaine tendresse qui aime aider les autres à sa manière un peu rude.

Cependant, Emerence a un secret. Nul ne peut passer la porte pour pénétrer chez elle. Emerence ne reçoit personne, pas même les autorités. Derrière la porte, c’est toute sa vie et sa vie n’appartient qu’à elle.

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