« La République algérienne existera un jour. » – Charles de Gaulle
On leur avait dit que l’Algérie était le nouvel Eldorado, le pays de tous les possibles, l’endroit où se construirait leur avenir et celui de leurs enfants. On leur avait dit mais on leur avait menti…
Vers 1830, la France décide de conquérir l’Algérie. Pour conquérir un pays, il faut la force et le nombre. Pour la force, il y a l’armée, pour le nombre, on fait venir de France des familles entières de colons. Mais les Algériens ne l’entendent pas de cette oreille et défendent chèrement leur terre et leur vie. En représailles, l’armée massacre à son tour prétextant être dans son bon droit. N’est-elle pas le bras armé du roi Louis-Philippe venue apporter la civilisation aux barbares ?
A bout du compte, tous sont plus ou moins victimes d’une monarchie qui se veut conquérante : les colons tués par les Algériens qui luttent contre les envahisseurs, par le choléra et la malaria ; les Algériens à peine considérés comme des êtres humains, tués sans distinction en représailles des actions de résistances menées par les combattants qu’ils soient coupables ou innocents et les soldats ivres de violence dont on exige qu’ils se comportent comme des soudards, violant les femmes, razziant les douars. Là où ils passent, plus rien ne vit et à chaque massacre, ils laissent un peu de leur humanité sur le théâtre des opérations.
Si l’on connaît bien la guerre pour l’indépendance qui se termine en 1962 avec les accords d’Evian, on ne sait presque rien de la façon dont la France a conquis le territoire et on peut le comprendre : ce n’est pas une très belle page de l’histoire de France.
Attaquer la terre et le soleil lève le voile sur un pan peu glorieux de l’histoire de France et c’est salutaire car nous avons besoin de savoir. Et surtout Mathieu Belezi nous raconte cette histoire dans un style flamboyant qui colore en rouge sang les personnages de ce roman.
Editions Le Tripode – 160 pages – 2022