Enfant de banlieue, on grandit dans la peur, celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve (Abd Al Malik)
Une banlieue comme il en existe beaucoup, située dans ce qu’on l’on appelait jadis la ceinture rouge.
Cinquante ans plus tard, ces villes ouvrières ont perdu leur classe moyenne. Le théâtre et plus largement la culture, tout ce qui permet aux individus de sortir de leur quotidien et également d’une certaine médiocrité, n’existe plus ou presque. Pour garder le pouvoir, certains maires ont fait alliance avec le pire. Dans ce court récit, Didier Daeninckx décrit crûment ce que sont devenues certaines villes aisément reconnaissables (comme Saint-Denis, Aubervilliers, Bagnolet…), la liste n’est pas exhaustive.
… Je mets plusieurs minutes à prendre conscience de ce qui a changé plus profondément encore que le décor : le délabrement des corps.
Artana ! Artana ! Didier Daenincks
Les villes se sont métamorphosées, rarement pour le meilleur. Les habitants parfois piégés dans ces cités dortoir vivent parfois dans leur chair cette lente et inéluctable descente vers la médiocrité. C’est cela qu’Artana ! Artana ! nous raconte à travers les yeux d’un ancien habitant qui revient dans la ville et découvre atterré ce qu’elle est devenue entre petits arrangements et grande délinquance.
Didier Daeninckx fait plus oeuvre de journaliste que d’écrivain mais ce roman se lit cependant avec plaisir et aussi un certain effroi car il ne faut pas dîner avec le diable même avec une longue cuillère.
Ed. Folio – 2020 – 224 pages